Au moment de quitter l amerique du sud pour l Equateur et l amerique centrale, j ai decide non pas de faire un bilan, mais de revenir sur un point qui m a grandement effraye. Je ne me suis globalement jamais senti en danger physique - il faut dire que je n ai pas pris le soin de visiter les favelas de Buenos Aires (sic) - mais il y a quelque chose qui m a ecoeure dans le comportement des sud americains. Quelque chose dont il faut l avouer les pays les plus riches sont aujourdhui globalement conscients. Il s agit vous l aurez compris de l environnement et de l attention qu on y prete, ou qu on veut bien y preter parfois.
Dans les comportements envers l environnement, il faut differencier celui du grand public, des citoyens, et celui des industries. Bien qu a mon avis les entreprises privees comme publics meriteraient en premier un grand coup de pied au cul, celui qui m interesse ici est celui des citoyens.
Sur la photo plus haut, l instant est un bout d apres midi au bord du lac Titicaca. L endroit est franchement paradisiaque, et qui plus est porte par des siecles d histoire. Malgre tout, la berge du lac est souillee de dechets : principalement des bris de verre de bouteilles de biere, et tout ce que vous pouvez trouver chez Castorama. Combien de fois dans la rue j ai vu des gens jeter leur emballage, leur bouteille en plastique. Les auteurs de ces gestes ne sont absolument pas les touristes. Ces derniers seraient plutot les seuls conscients sur le territoire de l enjeu.
Ce sont bien les locaux qui envahissent leurs bords de route de dechets divers. Qui laissent allumes les magasins la nuit.
Pourquoi les sud americains font ils si peu attention a la pollution? la principale reponse serait peut etre que l environnement est malheureusement loin de leurs priorites. Ceci du a des questions sociales et economiques. Pourtant la question de l environnement et du developpement durable n est a mon avis pas une question de petit bourgeois occidental.
Puisque l argent est (naturellement) la priorite des pays en voie de developpement, je me rejouis que le dechet puisse etre source de revenu. Dans ce qu on peut appeler "un mal incontournable pour un bien" : a Buenos Aires, a la nuit tombante, les habitants des favelas envahissaient les trottoirs de la megalopole pour trier les dechets des urbains. Pour ensuite les revendre. Je n ai malheureusement pas retrouver ces habitudes dans les autres pays. Le Paraguay et la Bolivie furent au summum de l ecoeurant : decharges a ciel ouvert, aucune poubelle dans les rues.
Au Perou, il n y a pas d eboueurs municipaux. Mais des initiatives privee et individuelle s occupent de collecter a domicile les ordures. Des hommes, accessorises de velos customises en benne a ordure (pas eu le reflex de la photo!) signalent leur presence dans la rue par un "pouet pouet" sortant de la sonette de leur velo. Ils recuperent des matelas, bouteilles et autres pour ensuite les revendre.
On voit que la solution reside dans le "gagnant gagnant". Un citoyen se deleste d un dechet pendant qu un autre en profite pour elargir son revenu. Et le dechet ne finit pas a l entree de la ville ou dans la caniveau, ou il mettra plusieurs centaines d annees a disparaitre.
Je me suis etonne qu aucune entreprise privee n ait encore decide d investir le terrain de la recuperation de dechets, surtout en Bolivie et au Paraguay ou c est le neant total.
Esperons qu il ne faille pas attendre que tous les pays de l emisphere sud elevent leur PIB pour qu ils pretent un jour attention a l environnement. Entre temps, esperons egalement que pour les collectivites locales francaises le developpement durable ait depasse le stade du voeux pieux et de la publicite. Peut etre qu un jour, votre Communaut Urbaine ou votre Mairie annexe eteindra les lumieres inutiles de ses bureaux la nuit...
dimanche 15 mars 2009
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